Le gouvernement canadien a mis à la disposition des contribuables plusieurs véhicules de placement ayant tous une fonction différente. Pendant de nombreuses années, le REER a été publicisé comme un véhicule qui a l’avantage de donner un remboursement d’impôt. Bien que ce soit souvent le cas, ce n’est pas exactement la mécanique du REER.

Le REER est un outil permettant aux particuliers de se constituer un fonds pour leur retraite à même leurs revenus avant impôt; l’imposition est différée jusqu’au moment du retrait des fonds du régime. L’impôt est donc remis au moment où l’on décaisse l’argent.

Dans les faits, dans votre rapport d’impôt, votre revenu annuel est diminué du montant investi dans vos REER. Donc, si votre revenu est de 50 000 $ et que vous mettez 5 000 $ dans vos REER, le gouvernement considère que vous avez un revenu de 45 000 $. Si, tout au long de l’année, vous avez payé vos impôts en fonction d’un revenu de 50 000 $, alors vous touchez un retour d’impôt en faisant votre rapport d’impôt.

Diminuer son revenu, ça change bien des choses!

C’est le double effet de la prise d’un REER. Non seulement vous différez l’impôt au moment du retrait du REER, mais vous diminuez également vos revenus familiaux. L’effet contraire est aussi vrai : au moment de décaisser le REER (alors transformé en FERR), votre revenu familial est augmenté d’autant. Ce dernier aspect a différents impacts sur toutes sortes de programmes fiscaux offerts par les gouvernements. En effet, tous les programmes qui sont variables en fonction des revenus familiaux risquent d’être augmentés à la prise d’un REER et diminués lors du décaissement, selon votre situation personnelle. Pensons par exemple au Supplément de revenu garanti de la Pension de sécurité de la vieillesse qui peut être influencé par le décaissement d’un FERR. Au contraire, la prise d’un REER peut avoir un effet positif sur l’Allocation familiale, le crédit pour la TPS/TVQ, l’allocation canadienne pour enfants, la prime au travail et le supplément de revenu garanti.

Considérer les effets maintenant ET plus tard

À la prise d’un REER, il faut donc se poser deux questions.

  1. En plus du retour d’impôt, combien la prise d’un REER me rapportera?
  2. Au moment où je décaisserai mon REER, combien je perdrai en plus du coût d’impôt?

Si vous gagnez plus que ce que vous perdrez, alors l’investissement dans un REER en vaut la peine. Pour savoir si vous vous trouvez dans cette situation, parlez-en à votre conseiller en sécurité financière. À l’aide de vos feuillets fiscaux ou votre rapport d’impôt, votre conseiller pourra vous démontrer si le REER est le bon véhicule de placements pour vous.